samedi 29 novembre 2014

Deux pas de côté

         
Il suffit de faire deux pas de côté.

Le poste frontalier franco-espagnol (Cerbère/Portbou) est désaffecté, abandonné à d'éventuels graffiteurs. Les bâtiments demeurent, inutiles. Aux vitres qui survivent de la cabine du terre plein central voisinent imperturbables, comme si le temps s'était arrêté, deux affiches d'avis de recherche. Photocopies de format A4, papier de mauvaise qualité, jauni, en certains endroits illisibles.

Avis de recherche.


L'une est rédigée en espagnol. Il apparaît qu'à l'origine, six personnes étaient recherchées. Trois d'entre elles semblent avoir été soit retrouvées et arrêtées, soit éliminées. Leurs visages et identités ont disparu, affiche découpée de fenêtres laissant voir le store vénitien de l'arrière-plan. Une élimination rédhibitoire. Il reste le visage d'une femme aux cheveux courts dont seuls les yeux sont visibles et ceux de deux hommes aux regards inquiets, apeurés. Ils sont probablement membres de l'organisation séparatiste basque ETA.

Deux pas de côté.


L'autre est rédigée en français. C'est le visage souriant d'une jeune fille. On recherche Emmanuelle. Ce seul prénom (parce qu'elle est mineure ?) suffit à mes yeux à évoquer tous les autres. Tous les autres disparus qui, sans que l'on n'en sache plus, se sont éclipsés plus ou moins définitivement.
Je pense à Franck Bertrand, sujet disparu du film "La Disparition" de Judith Cahen. Sa famille, longtemps après, attend toujours allant jusqu'à conserver un appartement qui serait, s'il revenait, son seul point de chute pour retrouver les siens. Je revisionne souvent ce film bouleversant.
Les disparus, que sont-ils devenus ? où sont-ils ?

(photographies jeudi 1er avril 2010, Cerbère/Portbou)
   

vendredi 28 novembre 2014

Sonntag, Mariannenplatz (2)

 

Dimanche 17 juin 2012, Berlin / Kreuzberg.
      

jeudi 27 novembre 2014

Je vous écris de Cefalù

  
Chère Françoise,

Vous avez récemment publié * sur votre blog, deux billets photographiques en référence à cet endroit, Cefalù. Je suis moi-même allé à Cefalù en juillet 1988, mais voilà, des activités multiples m'ont fait reporter de jours en mois puis en années de vous en rendre compte (cependant je crois me souvenir, mais la mémoire est quelquefois capricieuse, que la première photographie ci-dessous a été publiée je ne sais où... sur un de mes blogs, un de mes blogs disparus, un blog journal, un blog "collectif"... rien n'est sûr). Aujourd'hui, une météo peu clémente, un peu de courage, les souvenirs italiens ou siciliens étant toujours précisément présents et le plus souvent si doux, je ressors le compte-fil, les planches-contacts (il faudrait remettre le nez là-dedans, j'y trouverais des choses autobiographiquement intéressantes) mets en route le scanner (1988, année argentique !) et roulez carrosse...!

  
Beaucoup de temps s'est écoulé entre mon passage et le vôtre, les paysages ont sans doute changé, la vie des habitants aussi (je pense au tourisme qui n'a pas dû laisser cet endroit si paisible qu'il était), mais la lumière du soir est probablement la même, la mer est toujours là et les enfants continuent de jouer avec elle bien que leurs parents aient depuis freiné leurs ardeurs car dorénavant prévaut... le fameux principe de précaution !



Avec toutes mes excuses pour ce retard, mais qu'est-ce que vingt-six années ? je me fais un plaisir de vous transmettre les quelques photos ci-dessus/dessous qui rendent compte de mon passage à Cefalù (il y en a bien d'autres encore mais laissons-les reposer encore un peu). C'était le soir, cette année-là je voyageais avec Michel L. qui documentait un peu ses archives, alors que moi je n'avais, comme à l'accoutumée, aucun objectif précis. Nous traînions en bord mer, bientôt il ferait nuit. Dans une petite trattoria nous nous régalerions de spaghetti à l'assaisonnement divin. En sortant, il ferait nuit noire, ce serait le moment venu pour le clap de fin de cette journée.



Avec toute mon amitié.

Alain

------------------
* http://www.francoise-poulin-jacob.com/article-sicilia-shooting-2-125034923.html
* http://www.francoise-poulin-jacob.com/article-sicilia-shooting-3-125056844.html
           

mercredi 26 novembre 2014

Sonntag, Mariannenplatz (1)

             


Dimanche 17 juin 2012, Berlin / Kreuzberg.
       

mardi 25 novembre 2014

Le photographe de Gibraltar

        
Gibraltar, lundi 14 octobre 2013.

Comme on le dit vulgairement, longtemps j'en ai rêvé. Plus exactement j'y pensais depuis longtemps, depuis très longtemps. Je passais d'un côté, sur terre, de l'autre côté, sur mer, mais ne m'arrêtais jamais. Alors je ne jetais qu'un coup d'œil d'un côté ou de l'autre, ne voulant pas déflorer à l'avance ce que j'imaginais cependant d'une visite future. Dans le fond je ne percevais brièvement qu'un amas de roches sombres, et toutes proportions gardées cela ressemblait au Strombolicchio que l'on croise à proximité de l'île de Stromboli.
Cette destination, je l'avais nourrie bien évidemment de la lecture d'un certain Marin de... mais pas que. Ce qui m'avait accroché aussi et peut-être plus encore c'était le nom de la ville frontière - j'aime toujours autant les frontières, leur franchissement, la certitude de passer d'un ici à un ailleurs souvent imaginé, un lieu de tous les possibles envisageables... - de La Línea de la Concepción. Les noms de certains endroits, quelques uns, emportent la décision lorsqu'il y a hésitation sur l'évidence d'une destination. Je pense à Sant Feliu de Guixols, Sanlúcar de Barrameda ou encore Vila Real de Santo António... mais c'est sûr, cela n'a pas beaucoup de sens.
     

lundi 24 novembre 2014

Debouts !

          

Mercredi 5 mai 2010, Faro
    

dimanche 23 novembre 2014

Monter, descendre, les Ramblas...

            
Mardi 21 juin 2011, Barcelone.